Maurice Rouneau (24 mars 1904 – ) est un imprimeur Belge. Il exerce le métier d’imprimeur à Arras. En 1940, lors de l’attaque allemande, il est entré en clandestinité en se réfugiant à Lille. Il travaille également pour les renseignements français et, rapidement après l’invasion allemande, il gagne Agen dans le Sud-Ouest. Là, il sympathise avec des militaires du 150 ème R.I basée dans cette ville et met sur pied avec eux un réseau nommé « Victoire ». Il a plusieurs pseudonymes : Rendier, Albert. Il réceptionne l’agent secret du SOE Britannique George R. Starr et le cache chez Jeanne Robert, son amie institutrice à Castelnau sur l’Auvignon, originaire du Nord comme lui. Après un séjour en Angleterre en 1943, il revient en France pour diriger en Bretagne le réseau SOE Racketeer.
Directeur d’imprimerie à Lille, Maurice Rouneau était accessoirement membre des services spéciaux français. Resté en place (sur ordre) en juillet 1940, il se réfugie ensuite à Pau le 23 avril 1941, passant la ligne de démarcation à Castétis, près d’Orthez (Basses-Pyrénées). Il est rejoint en août par sa compagne, Jeanne Robert, institutrice, précédemment en poste à Loos (Nord). En octobre 1941, Jeanne Robert, sous le nom de Madame Delattre, obtient d’être d’enseignante à Castelnau-sur-l’Auvignon (Gers) et Maurice Rouneau sous l’identité de «Martin Rendier», trouve un emploi de typographe dans une imprimerie à Agen.
Un an plus tard, avec le sergent-chef Pierre Wallerand et l’adjudant Fernand Gaucher, il jette les bases d’un réseau qui est baptisé « Victoire ». Le recrutement débute au sein de l’unité de Wallerand, le 150e régiment d’infanterie, à Agen, puis à Marmande et à Cahors. Il s’étend rapidement à des civils, particulièrement aux Alsaciens-Lorrains réfugiés dans le sud-ouest (chef de secteur : Maurice Jacob). Maurice Rouneau entre également en contact avec Henri Sevenet alias « Rodolphe », agent du SOE. C’est lui qui amène, en Novembre 1942, l’agent Britannique du service secret SOE George R. Starr (dit « Hilaire »). Celui-ci va bâtir, sur les bases du réseau Victoire, un vaste réseau SOE du nom de wheelwright. Il va s’étendre géographiquement : Gers, Lot-et-Garonne, Gironde, Dordogne, Landes, Hautes-Pyrénées, Basses-Pyrénées. Ce réseau recueille aussi des agents des services spéciaux, des officiers et des aviateurs alliés qui veulent regagner le Royaume-uni et il assure leur passage à la frontière pyrénéenne et retour par l’Espagne vers les bases alliées. Il assure en outre la liaison avec des groupes de résistance de la région lyonnaise et de Haute-Savoie, et il organise des parachutages.
À la suite du démantèlement de plusieurs réseaux, « Hilaire » décide, pour une question de sécurité, de faire partir Maurice Rouneau en Angleterre en 17 octobre 1943 par les Pyrénées. Il quitte la France avec Jeanne Robert et son bras droit Pierre Duffoir (Alias Félix) accompagné par sa famille. Après avoir été interné à Viella (Lérida), il parviennent à rejoindre Gibraltar, et de là, l’Angleterre par avion à la fin de décembre 1943. Après une période d’entraînement au Royaume-Uni pour devenir agent secret du SOE (section F), Maurice Rouneau et Pierre Duffoir sont volontaires pour retourner en France. Ils seront désignés en 1944 pour créer et diriger le réseau Adolphe-Racketeer en Bretagne, en remplacement du réseau Oscar-Parson de François Vallée qui a été démantelé par les Allemands au début de l’année.
Le réseau Racketter est actif jusqu’à la Libération : opérations de sabotage autour de Rennes, parachutages d’armes à Berrien et à Huelgoat. Puis Maurice Rouneau travaille à démasquer les organisations d’espionnage allemandes. Le 25 août, la mission de Racketter est terminée : pour atteindre le front de Normandie, les divisions allemandes de Bretagne auront mis 9 jours et les divisions d’élite d’infanterie et de parachutisme 11 jours. Maurice Rouneau et Pierre Duffoir rentrent à Londres. Maurice Rouneau est remis à la disposition du BCRA (les services secrets de la France Libre) à compter du 1er octobre 1944 en qualité de chargé de mission de première classe, assimilé au grade de capitaine. Il rejoint les services de renseignements à Paris, le 24 novembre. Il est libéré et renvoyé dans ses foyers à compter du 1er mars. Après la guerre, il adopte le nom de Maurice Rouneau-Rendier. Il meurt en 1982 à l’hôpital de Rennes.