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Les acteurs

Jeanne Robert

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Jeanne Robert (1914-2017) était une institutrice originaire de la région Lilloise. Animée dès 1940 par l’esprit de résistance elle se réfugie dans le Gers où elle est nommée à Castelnau sur L’Auvignon. Rapidement elle fait partie du Réseau Victoire animé par Maurice Rouneau (dit Rendier ou Albert), venu lui aussi de la région Lilloise. A partir de 1942 elle va cacher dans son école l’agent secret britannique « Hilaire » (de son vrai nom George R.Starr) envoyé en France par le Special Operations Executive. C’est la naissance du réseau Wheelwright, l’un des plus grands réseaux de Résistance crée en France par le SOE .

En 1943, menacée d’arrestation, elle fuit en Espagne et rejoint l’Angleterre où elle se réfugie jusqu’à la fin de la guerre.
(Voir témoignage)

L'histoire

JEANNE ROBERT PHOTO D'IDENTITÉ 1940
Photo d’identité de Jeanne en 1940

Résistante de la première heure

Jeanne Robert jeune début guerreNée le 11 août 1914 à Hasnon dans le Nord, Jeanne est institutrice et elle a 25 ans lorsque la guerre éclate.
En 1940, elle est aux avant postes tandis que l’invasion allemande débute. La zone où elle se trouve est aussitôt déclarée « zone interdite ». Une zone soumise à un contrôle strict par l’occupant.
Mais dès les premiers jours, Jeanne Robert s’engage dans une forme d’action clandestine.

Elle commence par aider  son cousin Léon Degand, commis principal à la gare de la Lille, qui organise la fuite des soldats français et anglais coincés dans la poche de Dunkerque. Mais rapidement, elle est repérée par la Gestapo. Elle parvient néanmoins à fuir et gagne le sud-ouest de la France. Là bas, elle finit par trouver un poste d’institutrice dans le petit village de Castelnau sur l’Auvignon.

 

Le Réseau Victoire

Jeanne Robert avec le drapeau du réseau Victoire
Jeanne reçoit le drapeau du réseau Victoire (2008)

Rapidement, Jeanne reprend contact avec une de ses connaissances. C’est un imprimeur d’Arras, Maurice Rouneau, dit «Albert». Elle l’a connu en zone rouge et lui aussi a fui vers le sud car il œuvre déjà également dans la clandestinité. Avec « Albert », basé à Agen où il travaille à nouveau dans une imprimerie, elle va jeter les bases d’un réseau.  Ce sera le réseau « Victoire ». Jeanne et « Albert » peuvent compter sur le maire de Castelnau, Roger Larribeau, et sur quelques habitants du village acquis à la cause, comme Pino Novarini.
Ce réseau va recruter peu à peu un certain nombre de personnes entre le Gers, le Lot-et-Garonne et jusque dans les Hautes-Pyrénées.

L’homme qui venait de Londres

George Starr lors d'une partie de cricket en Angleterre
Un étrange « gentleman » venu de Londres. (Gorges Starr au cours d’une partie de cricket)

En novembre 1942, un évènement va accélérer le processus. Les allemands franchissent la ligne de démarcation après que les troupes alliées ont débarqué en Afrique du nord. Or, à ce moment précis, un agent anglais du nom de George Reginald Starr vient d’être débarqué à Cassis et il ne peut gagner Lyon où sa mission est déjà compromise. Un de ses contacts connaît le réseau Victoire et le conduit jusqu’à Agen. Puis, l’agent britannique est confié aux bons soins de Jeanne Robert à  à Castelnau sur l’Auvignon. En quelques mois, le réseau Victoire va être rattaché au Special Operations Executive, le réseau britannique dont fait partie George Starr.

Parachutage de nuit Halifax
Parachutage d’armes la nuit avec un Halifax

Désormais connu sous le nom d' »Hilaire », l’envoyé de Londres, épaulé par Jeanne Robert et ses camarades,va créer un important réseau. Ce réseau qui restera opérationnel jusqu’à la libération va notamment armer la Résistance locale grâce à de nombreux parachutages clandestins.

La fuite

Montagnes enneigées sommets
La fuite à travers les Pyrénées

Malheureusement, dès l’été 1943, le réseau est confronté à des difficultés et à des arrestations. Repérée une nouvelle fois par la Gestapo, Jeanne Robert est contrainte de fuir. Avec une poignée de compagnons, elle gagne l’Espagne à l’automne 1943 dans des conditions rocambolesques.
Exfiltrée en Angleterre, elle échappe à ses poursuivants et accouche d’une petite fille en septembre 1944. Quelques mois plus tard, elle apprendra que le village de Castelnau sur l’Auvignon a été détruit au cours d’un raid allemand.

Revenue en France à la Libération, elle reprend son travail d’institutrice.

Jeanne Robert quarantaine
Jeanne, quelques années après la guerre

Une vie, un film

Pendant plus de 70 ans Jeanne Robert a entretenu la mémoire des évènements survenus à Castelnau sur L’Auvignon. Présidente d’honneur de l’association des amis du Réseau Victoire, elle incarnera durant cette période l’esprit de la Résistance dans le Gers.
Son histoire exemplaire est racontée dans « Robert et les Ombres » un film de Jean-Marie Barrère  diffusé en 2004 sur France Télévision.
Jeanne Robert, titulaire d’une Légion d’honneur tardive mais amplement méritée, s’éteint en Septembre 2017 à l’âge de 103 ans.

Jeanne Robert avec Jean Marie Barrère
Jeanne Robert et Jean-Marie Barrère
le réalisateur de « Robert et les Ombres »

 

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Galerie médias

Jeanne Robert avec une de ses élèves
Jeanne Robert et une élève pendant la guerre
Jeanne Robert après années 60
Après la guerre, Jeanne redevient une simple institutrice
Jeanne Robert et ses élèves 1952
Avec sa classe en 1952 à Condom
Jeanne Robert dans sa classe le 21 Juin 2016
21 Juin 2016. De retour dans sa classe, Jeanne Robert reçoit, à 102 ans, la légion d'honneur