Itinéraire à travers les Lieux et l’Histoire de la Résistance à l’oppression nazie dans le Gers, durant la seconde Guerre Mondiale
Disparition de Charles Agnona
Charles Agnona, originaire de Cazaubon, avait combattu avec le Bataillon de l’Armagnac parti le 7 juin 1944 de Panjas avec 570 volontaires. Il était membre de la 4ème Compagnie. Avec elle il avait participé aux évènements dans tout le département du Gers jusqu’à L’Isle Jourdain. La médaille de la ville de Cazaubon lui avait été remise et il était, depuis 2015, chevalier de la Légion d’Honneur. Porte drapeau, il a pendant de nombreuses années tenu à transmettre aux jeunes des collèges la mémoire de la Résistance. Il avait notamment contribué à établir une cartographie des parachutages dans le département. Ses obsèques ont eu lieu le samedi 14 janvier à 10 heures à l’église de Cazaubon.
Lire la suiteDisparition de Jean Laborde, héros de la Résistance
Héros discret de la Résistance dans le sud-ouest, Jean Laborde fut également maire et député d’Auch, mais aussi président du conseil général du Gers. Il est décédé à 99 ans, le mardi 18 janvier 2022. Lire l’article de Daniel Hourquebie, correspondant du Monde à Auch. Ci-dessous, extrait de l’hommage funèbre rendu à Jean Laborde par le général Jacques Lasserre : « Nous allons poursuivre cette évocation de Jean Laborde, rassemblés ici, suivant sa volonté, auprès de la tombe du colonel Parisot. C’est pour rendre hommage à un homme d’exception ; un hommage qui prend aujourd’hui tout son sens, alors que l’actualité nous ramène au souvenir de l’invasion des Sudètes en 1938, puis de la Tchécoslovaquie, et nous renvoie aussi au manque de lucidité des politiques d’alors. Or, Jean Laborde fut d’abord un homme lucide, un homme lucide car ce fut un Résistant de la première heure. Un homme d’un courage héroïque aussi, qui pénètre en force dans Aire-sur-l’Adour tenu par les Allemands, alors qu’avec ses compagnons d’équipée il disait la veille au soir, découvrant le schéma de l’opération : « nous allons tous y laisser la peau ». Grièvement blessé, il ne quitte pas le Bataillon et reste sous les armes. Véritable héros de la Résistance donc, alors qu’étranger à toute hypocrisie, il a vu ce terme trop souvent galvaudé. Et c’est dans l’action de la Résistance, qu’il fonde son engagement moral et politique, qui le verra toujours au service des autres, comme médecin et comme homme politique. Dès cette époque, il s’engage pour ses idées ; lucide encore et même visionnaire, il écrit en 1944, dans « La Gascogne libre », le journal du Bataillon de l’Armagnac : « Ne vois-tu pas cette distance effrayante qui sépare un progrès scientifique chaque jour plus rapide, du progrès moral d’une humanité, emportée par la vie matérielle ». C’est encore une fois une phrase qui a une résonance toute particulière aujourd’hui, 80 ans plus tard. Profondément humaniste, il a été fidèle à un engagement politique de gauche, inconditionnel et sans calcul, lui qui me disait qu’être de gauche, c’est simplement avoir du cœur. Son parcours exemplaire, et nous le connaissons tous, se termine ici. Il méritait les plus grands honneurs, mais dans son immense modestie Il ne les a pas voulus, car il ne réclamait rien pour sa personne ; il voulait seulement servir, et il nous laisse par là un extraordinaire et magnifique exemple. Mais, sans doute aussi, aurait-il accepté cette humble cérémonie, autour d’un dernier geste d’humilité que va accomplir sa famille. »
Lire la suiteFalsification de l’Histoire : un livre de l’historien Laurent Joly
Le livre Ce court livre que publie Laurent Joly analyse les contre-vérités professées par Éric Zemmour sur Pétain et les juifs. Cet ouvrage n’est pas seulement l’implacable réaction d’un excellent historien aux manipulations d’un polémiste et idéologue. Sous le titre « La falsification de l’Histoire », il alerte aussi sur la situation française actuelle. Laurent Joly, un des meilleurs spécialistes de l’histoire de Vichy et de l’antisémitisme L’auteur Docteur en histoire, chercheur au CNRS, Laurent Joly est spécialisé dans l’étude de l’antisémitisme. En 2004, il a soutenu une thèse sur « Vichy et le commissariat général aux Questions juives (1941-1944) ». Il dirige par ailleurs la collection « Seconde Guerre mondiale » aux éditions du CNRS. Ses travaux s’inscrivent dans la lignée de ceux de Robert Paxton et Serge Klarsfeld. En 2017, il est l’auteur du documentaire La Police de Vichy avec le réalisateur David Korn-Brzoza. Un film basé sur des archives inédites et colorisées qui « retrace les années noires de la police française. Le film raconte la période de la collaboration, en passant par la traque des communistes, les rafles de juifs, la lutte contre la Résistance, puis la Libération et l’épuration ». Laurent Joly, La falsification de l’histoire. Éric Zemmour, l’extrême droite, Vichy et les juifs. Grasset, 140 p., 12 €
Lire la suite