A l’été 1944, un mois après le débarquement allié en Normandie, divers mouvements de Résistance sortent de l’ombre et entreprennent des actions contre l’occupant. Le 7 juillet, à quelques kilomètres de Meilhan, le maquis commandé par le docteur Joseph Reynaud est encerclé par un détachement allemand. 67 résistants ainsi que leur chef sont tués.
C’est à quelques kilomètres de Meilhan, près de Villefranche d’Astarac, que se trouve cantonné fin juin 1944, un maquis d’environ 90 hommes.
Le médecin Joseph Raynaud qui commande ce groupe. Médecin à Lombez, Raynaud est notoirement hostile à l’occupant et au régime de Vichy. Après une série d’ennuis que lui occasionnent ses prises de position trop « visibles », il est à la fois contacté par des membres de l’Armée Secrète (un mouvement de Résistance) et menacé d’être réquisitionné pour le STO. Il rentre dans la clandestinité et entreprend de constituer autour de lui un maquis.
Il agit sous les ordres des antennes locales de l’A.S (l’Armée Secrète) et des Corps Franc de la Libération.
Le maquis du Docteur Raynaud a établi son cantonnement depuis la dernière semaine de juin à Villefranche d’Astarac, quartier de Lasseube (on dit Meilhan parce que ce village est le plus près du maquis). Il a choisi cet endroit, situé entre deux fermes vacantes : « Le Priou » et « Larée ».
L’endroit lui paraît sûr car, car à l’époque, le lieu est beaucoup moins accessible qu’aujourd’hui (essentiellement par des pistes) et il est recouvert de bois.
Tous les jours de nouveaux volontaires viennent pour s’engager. Le Docteur Raynaud a bon espoir de les armer tous car, le 3 juillet, il a eu la visite d’un major américain, le major Fuller, qui lui a promis des parachutages.
Repéré par l’occupant, le maquis est encerclé par un détachement allemand expérimenté le 7 juillet 1944 au matin. Engagés dans un combat inégal 76 résistants ainsi que leur chef sont tués pendant les échanges ou achevés à l’issue de l’affrontement. Seuls 17 d’entre eux parviennent à s’échapper.
Peu de temps après, les habitants de la région se rendent sur place et découvrent les corps.
« Le 7 juillet 1944 dormant à l’étage, rue nationale à MASSEUBE face au bâtiment devenu « Crédit Agricole » je suis réveillé vers cinq heures et demie, par un fort bruit de véhicules. M’approchant discrètement de la fenêtre, j’aperçois de nombreux camions chargés de soldats allemands. De celui de tête en descend un éclaireur qui se dirige vers deux massylvains (R.M. et M.T.) qui, comme tous les matins, se retrouvent au puits, (carrefour central) pour casser la croûte en causant. L’effet en est que le convoi se dirige vers MIÉLAN !
Lorsque quelques minutes passées, le convoi fait demi-tour et prend la direction Est, vers SIMORRE. À huit heures cinq, allant prendre mon activité à l’atelier (…) nous ignorons le désastre causé par cette troupe d’occupation. Ayant, tout le matin, entendu des explosions, à 13 heures, réunis avec des copains sur le trottoir de Manu, au puits, le cordonnier côté S.O., nous assistons au retour de la colonne allemande, précédée par un motard, certainement nerveux, car il manque son virage vers la gauche, et vient s’affaler dans notre groupe perdant son fusil qui traverse nos jambes. Alors qu’il se relève toujours nerveux, nous sommes informés de l’attaque du Maquis, qui s’est avérée être celui de Meilhan.
À 14h, avec Jean ADER, nous nous rendons, à vélo, en ce lieu encore fumant et constatons la macabre découverte. Parmi les corps achevés je retrouve celui de mon grand copain, Jean PÉRI, qui 15 jours auparavant vint me saluer et peut être m’embrasser, pour me faire part de son départ. Je lui avais demandé :
– tu pars en Corse ?
– Je ne peux pas te dire où ! »
A la suite de cet épisode, André Moncassin (alors âgé de 18 ans) rejoindra le Corps Franc Pommiès au mois d’aout avec quelques camarades et s’engagera dans la lutte finale contre les nazis jusqu’à Berlin.