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Les réseaux secrets

Guérilléros Espagnols

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Guérilléros Espagnols

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À partir de février 1939, ce sont plus de 450 000 réfugiés qui franchissent la frontière franco-espagnole à la suite de la défaite des Républicains dans la guerre qui les a opposé aux putschistes du général Franco. Résolument antifascistes, ayant peu à perdre et aguerris par 3 années de combats féroces, beaucoup d’entre eux vont s’engager, plus tard, dans la lutte contre l’occupant nazi en France, notamment dans le sud et dans le Gers. Ils vont former des groupes de guerilleros qui vont constituer une partie de la Résistance en France.

L'histoire

L’Espagne ou les prémisses de la Guerre

Les années trente sont marquées en Europe par les conséquences de la grande crise économique et les menaces de guerre que font peser sur le continent le fascisme italien et le nazisme en Allemagne. En 1936, seules l’Espagne et la France ont élu des régimes républicains de Front populaire. A l’Est, après la révolution Russe, le communisme s’est installé et l’ancien empire des Tsars est devenu l’URSS, l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques.
C’est dans ce climat qu’en Espagne des putschistes, menés par quelques généraux (dont le général Franco), déclenchent un coup d’état en Espagne pour abattre la  II ème République, pourtant légalement décrétée 5 ans plus tôt. Cette guerre extrêmement féroce va provoquer la mort d’au moins 500 mille personnes. Elle s’inscrit dans le cadre d’un affrontement géopolitique plus global qui, sur le plan international, oppose à la fois les démocraties traditionnelles, les dictatures Nazies et Fascistes, l’Union Soviétique communiste. L’Allemagne nazie et l’Italie fasciste soutiennent les franquistes par des envois d’armes, des conseillers et dans certains cas des interventions militaires ponctuelles. L’Union soviétique fait de même pour le camp Républicain. La France, sous la pression de la Grande Bretagne, choisit la non-intervention tandis que des milliers de volontaires de tous pays s’engagent dans des Brigades Internationales au côté des Républicains. Vaincus dès le début de 1939, des dizaine de milliers de Républicains choisissent de se réfugier en France.

La « Retirada »

Cette retraite, la Retirada, se fait, comme le passage de la frontière, dans des conditions particulièrement pénibles : les populations sont affaiblies par trois ans de combats et de privations, les cols sont enneigés, l’aviation franquiste bombarde les réfugiés sur les routes catalanes. Civils et militaires sont le plus souvent partis précipitamment, avec peu d’affaires, et ils arrivent en France dans le dénuement le plus complet.

Pris au dépourvu, le gouvernement français (qui ne voit pas d’un bon oeil l’arrivée de ces étrangers jugés indésirables) parque les réfugiés dans des sites de fortune puis, un peu plus tard dans des camps. Officiellement désignés comme « camps de concentration », ils offrent des conditions de vie déplorables. Plus tard, des rapatriement forcés seront organisés pour certains, tandis que le statut de réfugié en France sera conditionné à un travail dans l’hexagone. Des compagnies de travailleurs étrangers sont créées et parmi les espagnols certains vont même être employés, pour un salaire de misère, à des travaux de fortification de la ligne Maginot.

La guerre et le nouveau face à face avec les fascistes

Lorsque l’invasion allemande débute, les espagnols font partie des premiers visés par la répression nazie. Certains, pris dans les zones de l’est où ils travaillaient, sont aussitôt déportés vers l’Allemagne. Ailleurs, les compagnies de travailleurs étrangers passent sous le contrôle des vainqueurs. A ce titre, des centaines d’exilés rejoignent les rivages de l’Atlantique et s’épuisent aux travaux de fortifications de la côte (Le Mur de l’Atlantique). D’autres retrouvent les chantiers de Lorient où les Allemands prévoient la construction d’une base sous- marine. Tout au long de la période de l’occupation, les espagnols seront des cibles pour l’occupant qui voit en eux des « rouges », l’ennemi juré.

L’inverse est vrai et, dès 1939, dix mille espagnols se sont engagés dans la Légion Étrangère pour combattre à nouveau. Au moment de la défaite, beaucoup rejoindront le Général Leclerc et les forces de la France Libre en Afrique. Ils seront également là au moment de la Libération de Paris en 1944, notamment avec la célèbre 9e compagnie du régiment de marche du Tchad qui restera dans les mémoires sous le nom de « La Nueve ». Sur 160 hommes cette compagnie compte en effet 146 républicains espagnols.

Un des fers de lance de la Résistance

Les Guerilleros de la 35 ème brigade posent pour la photo
Guerilleros de la 35 ème brigade des espagnols du Gers

Dès les débuts de l’occupation, des ouvriers espagnols présents sur divers chantiers ou dans les usines vont résister par des actes de sabotages. Ainsi les Espagnols mobilisés par les nazis pour l’exploitation de mines dans l’Aveyron ralentissent les opérations d’extraction du charbon. Ailleurs, d’autres récupèrent discrètement les caisses de dynamites utilisées pour le percement des galeries. En octobre 1940 c’est un attentat qui endommage la centrale électrique de Viviez. Puis, l’invasion de l’URSS par les nazis en Juin 1941 et la rupture du pacte de non- agression signé entre Staline et Hitler le 23 Août 1939 achèvent de jeter les communistes européens au cœur de la lutte contre le III° Reich. A l’instar de leurs camarades, les Espagnols affluent dans les groupes de la Résistance. Beaucoup rejoignent les FTP-MOI (Francs Tireurs Partisans Main d’Oeuvre Immigrée Etrangère). Dans le sud, c’est la 35 ème Brigade Marcel Langer, basée à Toulouse. D’autres s’intègrent à l’A.S (Armée secrète), à l’O.R.A (Organisation de Résistance de l’Armée) et relèvent des mouvements
« Combat », « Libération », « Franc-tireur » qui vont se regrouper dans les MUR (Mouvements Unis de Résistance).

 

Les Espagnols dans le Gers

Le Gers, comme beaucoup de départements du sud, est un réservoir de résistants espagnols. Ils ont pour nom Gabriel Plazuelo Expósito, Tomàs Guerrero Ortega, dit « Camilo », Miguel Colorado dit « Castille », Rodriguez Baldomero, Josef Rodriguez, Jaime Massip, Isidro Garcia Espada, Antonio Mur, Julio Carrasco Perez…

L’expérience de la guerre civile leur donne une certaine habitude de l’organisation, une endurance, une combativité qui forcent l’admiration des Français et c’est sur eux que ces derniers vont pouvoir compter pour les actions armées. Beaucoup tiennent un rôle militaire primordial.

Lors de la bataille de Castelnau sur l’Auvignon, par exemple, leur engagement permet de retarder la prise du village par les Allemands et contribue à faciliter la fuite du maquis. Sept d’entre eux y laissent la vie.

Dans le Gers, les guérilléros espagnols sont souvent associés au groupe de « Camilo » connu sous le nom de 35 ème Brigade de guérilléros espagnols. Une brigade non homologuée et à ne pas confondre avec la 35 ème Brigade FTP-MOI Marcel Langer.

Galerie médias

Les Guerilleros de la 35 ème brigade posent pour la photo
Les Espagnols de la 35 ème Brigade posent pour la photo. La brigade ne sera jamais officiellement reconnue
Espagnols à l'exercice de tir
Guérilléros à l'entraînement au tir
Espagnols réfugiés à la frontière 1939
Après la Chute de Barcelone, 450 000 réfugiès espagnols passent la frontière au sud de la France
Espagnols aguerris au fusil mitrailleur
Les Guérilléros espagnols étaient des recrues de choix car ils avaient l'expérience de la guerre
Très jeunes garçons espagnols poings levés dans les camps en France
Parqués dans des camps où les conditions de vie sont épouvantables, les Espagnols conservent leur motivation pour le combat, comme on peut le voir à l'attitude de ces enfants
Espagnols défilent à la libération d'Auch
Les Guérilléros espagnols défilent dans Auch après la libération de la ville