Hauts Lieux de Mémoire du Gers

AVÉRON-BERGELLE

L'histoire complète

AVÉRON-BERGELLE

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Les premières opérations

Le 26 juillet, une demande de secours parvient au Bataillon : la section sédentaire de Riscle rend compte de l’attaque de Viella où stationne une unité du Corps Franc Pommiès. Le Bataillon envoie une compagnie mais, après une reconnaissance discrète en ville, celle-ci s’estime trop faible pour attaquer. Néanmoins, une embuscade placée à Aurensan sur la route de Pau intercepte un véhicule de ravitaillement; un volontaire du Bataillon est tué dans l’accrochage.

prise d'armes
Prise d’armes du 15 Août 1944. A gauche avec le Képi, le colonel Parisot

Le 1° août, Parisot organise une prise d’armes pour démontrer la solidité de son organisation ; toutes les autorités des FFI et Alliées y assistent : le capitaine Darnault, représentant le colonel Ravanel commandant la 4° Région des FFI, le colonel de Bermond de Vaux, responsable régional de l’ORA, le commandant Pommiès, le major britannique George Starr, chef du réseau Wheelwright du SOE, et le major américain Fuller.

Saint Gô après l’incendie

Le 3 août, le château de Saint-Gô est investi par une troupe allemande ; les personnels sont menacés, mais grâce à leur sang-froid les allemands ne découvrent rien de compromettant. Une jeune Polonaise au service des Parisot réussit, en particulier, à cacher dans le grenier d’une grange un membre du Bataillon qui était en convalescence. Par chance Jeanne et Françoise Parisot sont absentes. Dépités de n’avoir rien trouvé, les allemands mettent le feu au château qu’ils ne quittent que lorsqu’il est complétement consumé. Depuis Avéron-Bergelle, on peut voir l’incendie, mais Parisot ne veut pas intervenir directement de peur de représailles sur le village de Bouzon-Gellenave et fait seulement monter une embuscade, à hauteur de Riscle, contre le convoi allemand qui se retire.
En août une série d’opérations majeurs vont suivre.

 

L’attaque d’Aire-sur-l’Adour

Le 12 août, Parisot envoie une reconnaissance dans Aire-sur-l’Adour où est stationnée une unité allemande venue de Pau. Il décide de l’attaquer.
Le soir même, le Bataillon quitte Avéron-Bergelle. Le schéma tactique est simple : dans la nuit, le gros de ses forces s’installe en embuscade aux sorties nord de la ville, sur la route nationale qui mène à Mont-de-Marsan et Bordeaux. Le 13 au petit jour, un groupe de trois voitures légères suivies d’un camion à bord duquel se trouve Parisot, pénètre dans la ville par le sud et attaque le poste de commandement allemand, installé dans un hôtel, pour l’obliger à se rendre ou à fuir.

Des hommes du Bataillon de l'Armagnac devant une voiture
Les hommes du Bataillon

L’opération est d’une témérité folle, mais elle se déroule à peu près comme prévu. Le but escompté n’est pas totalement atteint car les embuscades placées au nord de la ville ne peuvent empêcher les Allemands de fuir vers Mont-de-Marsan.
Le Bataillon perd quatre hommes et compte plusieurs blessés dans l’attaque.

 

La Libération d’Auch et les combats de l’Isle-Jourdain

Après le débarquement Allié en Provence le 15 août 1944, les forces allemandes stationnées dans le Sud-ouest de la France entament une retraite précipitée vers le Nord-est, de peur d’être coupées de leurs arrières. Il est donc urgent de les attaquer pour éviter qu’elles ne se regroupent plus au nord.
L’Etat-major des FFI, aux ordres du lieutenant-colonel Lesur, établit successivement deux ordres d’opération pour encercler Auch puis l’attaquer. Avec l’approbation du colonel Ravanel à Toulouse, Lesur a le souci de donner à chaque composante des FFI un rôle dans l’opération.
Mais le temps presse et Parisot ne se satisfait pas de cette lenteur procédurale. Aussi, s’appuyant sur le précédent d’Aire-sur-l’Adour, il imagine une action plus radicale depuis Avéron-Bergelle.

Volontaires du Bataillon en photo de groupe
Des volontaires du Bataillon de l’armagnac

Le 18 au soir, il donne l’ordre à son officier renseignement, le capitaine de corvette Fournier, de se rendre en reconnaissance à Auch le lendemain à la première heure. Arrivé sur place le 19, celui-ci apprend par les Ponts-et-Chaussées que les Allemands vont quitter la place le jour même. Le bataillon est encore à 50 kilomètres d’Auch et la situation est critique.
Vers midi, Parisot donne donc immédiatement ses ordres : le Bataillon est scindé en trois colonnes d’attaque. La première se portera directement sur Auch pour s’assurer de la prise de la ville. Deux autres colonnes, sensiblement égales, vont se déplacer au plus vite par deux itinéraires, contournant Auch par le nord et par le sud, pour intercepter les allemands sur la Save, à l’Isle-Jourdain ou à Samatan/Lombez. Le départ est immédiat.

Le parc auto du bataillon
Sur le départ

Les allemands choisissent de gagner Toulouse par l’itinéraire le plus direct, la RN 124 qui franchit la Save à l’Isle-Jourdain. Ils sont ralentis par des destructions opérées par le Corps Franc Pommiès sur l’itinéraire et, à la nuit, ils butent sur un barrage installé à l’Isle-Jourdain par des résistants locaux. La colonne nord arrive peu après et installe un dispositif complet sur la coupure. Des tentatives de franchissement de la Save ont lieu toute la nuit, mais les allemands restent bloqués. Au matin du 20, après avoir refusé de se rendre, ils relancent leurs tentatives pour percer le dispositif, mais ils échouent encore.
C’est au soir du 20 août à 18 heures que Parisot fera donner l’assaut sur les dernières positions allemandes par le Corps Franc Pommiès qui avait rejoint le dispositif avec des troupes fraîches. Le Gers est définitivement libéré. Le Bataillon aura perdu sept hommes et de nombreux blessés dans l’opération.

Après les combats