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Les acteurs

Raynaud Joseph

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Raynaud Joseph

L'histoire Médias Contenus liés

Joseph Raynaud (3 mars 1911 – 7 juillet 1944)  était un médecin né à Chalabre (Aude) et exerçant à Lombez dans le Gers. Résistant de la première heure, il travaille pour « l’Armée Secrète » et regroupe des jeunes résistants dès 1943 pour former un bataillon armé. Cerné par l’ennemi le 7 Juillet 1944  près des fermes du « Priou » et de « Larée » entre Meilhan et Villefranche d’Astarac , il meurt avec 76 hommes de son bataillon.

L'histoire

Raynaud, un homme de convictions

Joseph Raynaud dans ses jeunes années

Le docteur Joseph Raynaud est la figure principale de l’épisode tragique du maquis de Meilhan au cours duquel lui même et 76 résistants seront massacrés par un détachement allemand, le 7 Juillet 1944. Docteur en médecine il était installé à Lombez (Gers) une bourgade située à une vingtaine de kilomètres de Meilhan où sa femme exerçait en tant que pharmacienne.

Gabrielle, épouse du docteur Raynaud

En 1939 il est mobilisé en qualité de médecin lieutenant dans une unité de chars. Dès que la défaite est consommée, en 1940, il s’affiche comme un Résistant de la première heure. En 1941, par exemple, il se fait remarquer pour ses prises de position hostiles à l’occupant nazi et au régime collaborationniste de Vichy dirigé par le Maréchal Pétain.

Repéré comme un adversaire de Vichy

Ce positionnement comme adversaire du gouvernement de Vichy crée des inimitiés à son égard dans la ville, à commencer par la municipalité nommée en octobre 1941. Il reçoit également et diffuse les feuilles clandestines du mouvement  « Combat » en s’aidant d’un groupe de jeunes gens décidés.

Le journal « Combat »

Mais des tracts manuscrits contre la Relève et la Nouvelle Europe collés sur les portes dans la nuit du 3 novembre 1942 met la gendarmerie sur les dents. Le 14 mars 1943, le docteur Raynaud est l’objet d’une perquisition domiciliaire et il est incarcéré à la prison d’Auch. Mis en liberté provisoire, il comparaît en justice pour « détention illégale de munitions de chasse » mais il bénéficie d’un sursis (à l’époque la détention d’armes était prohibée).

Contacts avec l’Armée Secrète

Malgré cette alerte, le Docteur Raynaud continue néanmoins son activité clandestine. C’est dans ce cadre qu’il reçoit la visite du Capitaine De Neuchèze, chef de la Résistance militaire « Armée Secrète » et voit régulièrement les responsables départementaux.

Resté sous surveillance policière, il est prévenu à mots couverts par un haut fonctionnaire de Préfecture qu’il serait plus prudent de « changer d’air ». Désormais, avec un de ses amis nommé Deltour il entre donc dans une vie clandestine, changeant fréquemment de refuge ou de cache. Il se consacre alors entièrement à la mise sur pied de petites unités de l’Armée secrète dans son secteur du Sud-Est du Gers. Ce secteur va de la vallée de la rivière Gers (qui donne son nom au département) à celle de la Save.

En 1944 il s’attache à recruter des volontaires pour constituer des unités sous le contrôle de  l’Armée Secrète.
Après avoir changé plusieurs fois d’emplacement, son groupe finit par stationner entre Meilhan et Villefranche d’Astarac dans les fermes vacantes du « Priou » et de « Larée ».

Ombre de maquisard sur fond de paysage
La jeunesse afflue vers les maquis

Rapidement, dans un contexte ou le STO (service du travail obligatoire) encourage fortement la jeunesse à fuir ou à gagner les maquis, il peut compter sur un potentiel d’hommes grandissant. Des parachutages clandestins, comme ceux qu’il reçoit les 6 et 12 mai 1944, ne permettront d’armer malgré tout qu’une partie des effectifs.

Des tracts contre le STO

Aussi, le 6 juin, jour du Débarquement allié en Normandie, le docteur ne rassemble-t-il qu’un petit nombre de volontaires armés, renforcé par un groupe venu de l’lsle-en-Dodon et emmené par Norbert Duffort. Le commandant Marcelin, de Gazaupouy, lui est adjoint au titre de conseiller militaire.

Portrait du Commandant Marcellin
Le commandant Marcellin

Depuis le camp de Tachoires où il s’est d’abord installé, la maquis Raynaud se livre à des opérations de police et de sabotage. Puis, il se déplace, successivement à Moncassin, à Saint-Arroman d’où il se porte le 24 ou 25 juin à « Lasseube » entre Meilhan et Gaujan. Les effectifs grossissent tous les jours, sans toutefois pouvoir être armés convenablement. Le 3 juillet, le docteur Raynaud, entre en contact avec le Major américain Fuller qui lui promet un nouveau parachutage d’armes.

Un maquis en manque d’armes

Le but était vraisemblablement alors d’attendre ces armes. Mais la menace d’une attaque du maquis par les Allemands parvient à Joseph Raynaud par des voies diverses. Aussi, décide-t-il de faire mouvement. Dans la journée du 6, le gros du matériel est chargé sur un camion. Mais un détachement allemand venu de Lannemezan est déjà en marche et se dirige vers le maquis de Meilhan. A l’aube du 7, le maquis est cerné sur trois faces et pris sous le feu d’un ennemi très supérieur en nombre et en moyens. Le Docteur Raynaud succombe avec la plupart de ses hommes. Beaucoup seront achevés et massacrés à l’issue des combats.

Aujourd’hui un site de Mémoire accueille les visiteurs sur les lieux de la tragédie

Galerie médias

Le docteur Joseph Raynaud, médecin à Lombez et son épouse
Joseph Raynaud avec ses enfants
Joseph Raynaud et sa fille