Maurice Parisot (26 septembre 1899 – 7 Septembre 1944) est une des grandes figures de la Résistance dans le Gers. Patriote et capitaine de réserve, il quitte l’Algérie en 1941 et s’installe comme ingénieur agricole dans le Gers au Château de Saint-Gô, (commune de Bouzon-Gellenave). En lien avec l’Armée Sécrète (A.S) il va peu à peu constituer un bataillon clandestin qui, sous le nom de Bataillon de l’Armagnac, deviendra l’une des principales forces militaires de la région.
A la tête de ce Bataillon il participe à la libération du Sud-Ouest et de Toulouse. Il meurt accidentellement, heurté par un avion, dans la nuit du 6 au 7 Septembre 1944 à Francazal.
Maurice Parisot est un Lorrain. La famille du père, professeur d’université, compte plusieurs autres militaires et universitaires. Héritier des valeurs familiales, Parisot est donc adepte de la de rigueur et de l’austérité. Sa mère, née Fawtier, appartient à la gauche républicaine et a parcouru le monde. Elle lui communique une grande ouverture d’esprit. Après des études classiques couronnées par le baccalauréat il entre à l’école d’agriculture des Roches en Normandie puis, à 17 ans, il s’engage dans la Grande Guerre, en 1917. Démobilisé en 1922, il choisit l’Agriculture et la mise en valeur de la terre des grands domaines d’Afrique du Nord. C’est d’ailleurs en Tunisie que naîtra sa fille Anne-Françoise après son mariage avec une Alsacienne, Jeanne de Place.
Mobilisé en 1939, il veut combattre mais il n’en a pas le temps. Peu de temps après l’offensive allemande la France est défaite et Pétain, le vieux Maréchal, signe rapidement l’Armistice avec l’occupant. Parisot fait partie des français qui très tôt ont compris le danger que représentait l’Allemagne nazie et, dans sa correspondance, il exprime déjà sa défiance vis à vis de ce que le régime de Vichy va incarner. Maurice Parisot finit tout de même par revenir en France métropolitaine en juin 1941 à la suite d’Henri Monnet, conseiller d’une société financière et commerciale, et il est désigné pour gérer une propriété à Saint-Gô, près d’Aignan, dans le Gers. Depuis l’armistice, il refuse de suivre Pétain et vient en aide aux déserteurs de la Wehrmarcht, notamment les Alsaciens-Lorrains (des « malgré-nous », comme on les appellera plus tard). Il vient également en aide aux étrangers de toutes confessions dans les fermes qu’il gère.
Décidé à « faire quelque chose », Maurice Parisot établit discrètement des contacts avec la Résistance qui s’organise peu à peu dans le Gers.
C’est la mort accidentelle de Louis Dalès, le responsable local de l’A.S (Armée secrète) qui va précipiter son destin. Désigné pour le remplacer, il est chargé en 1943 de jeter les bases d’une formation militaire en prévision du jour J.
Le surnom de guerre de Parisot est « Caillou ». Un pseudonyme qui correspond à la solidité de son caractère. Ses qualités d’organisateur sont telles qu’à la veille du débarquement du 6 juin 1944, il aligne un corps de bataille de près d’un millier d’hommes, répartis en 8 compagnies.
Cette formation a pris le nom de Bataillon de l’Armagnac. Grâce à l’aide de l’agent britannique connu sous le nom de « Hilaire » qui fait parachuter des armes en provenance de Londres, le Bataillon de l’Armagnac est bien équipé et prêt pour l’action.
A la tête de son Bataillon, Parisot qui a les qualités d’un chef va mener la vie dure à l’occupant. Il entreprend des actions de guerilla qui contribuent à la libération progressive du Gers, puis du grand sud. Hélas, dans la nuit du 6 au 7 septembre 1944, alors qu’il a été désigné par le colonel Serge Ravanel (l’un des chefs régionaux de la Résistance) pour assurer la sécurité du terrain d’aviation de Francazal, Maurice Parisot est heurté par un avion et trouve accidentellement la mort.
Ses funérailles ont lieu à Auch le 8 septembre, suivies de l’inhumation au cimetière de Saint-Go.
Il est remplacé, à la tête du Bataillon de l’Armagnac, promu demi-brigade, par le lieutenant-colonel Henri Monnet.