André Pommiès (9 juin 1904 – 16 septembre 1972) est un militaire français héros de la Résistance. Capitaine au moment de la défaite de 1940 il est chargé par l’état-major de l’armée d’armistice de la mobilisation secrète en Gascogne et à Toulouse. Fin 1942, il créé clandestinement un corps franc « P » pour pyrénéen que l’on appellera plus tard le Corps Franc Pommiès (CFP). André Pommiès devient chef de l’O.R.A. dans la région et contribue avec le CFP à la libération du Sud-Ouest, puis des poches de l’Atlantique. En 1945 il défile victorieusement à Berlin à la tête de son Corps Franc.
André Pommiès naît à Bordeaux le 9 juin 1904.
Vingt ans plus tard, il entre à l’Ecole militaire spéciale de Saint-Cyr, et est ensuite affecté au 144ème R.I. ; il est nommé sous-lieutenant en 1926.
Dix ans après, il est breveté de l’École Supérieure de Guerre et il est promu capitaine, avant d’être affecté à Prague afin d’enseigner à l’École Supérieure de Guerre tchécoslovaque.
En 1938, il est placé à la tête du Bureau des renseignements, puis affecté à l’Etat-major de la XVe région militaire, à Lyon, où il crée un centre important de contre-espionnage sous les ordres du lieutenant-colonel Schlesser.
En janvier 1940, il va rejoindre ce dernier à Paris, ce qui lui permettra le moment venu, de mettre à l’abri d’importantes archives.
La France vaincue, André Pommiès se voit confier par le colonel d’Anselme, la mobilisation secrète de l’armée dans les Landes, les Basses-Pyrénées, les Hautes-Pyrénées et l’arrondissement de Mirande (Gers) dès le 15 novembre 1940. Il est chargé du commandement de la 5ème compagnie du 18ème R.I. à Pau. Après avoir accepté d’organiser la mobilisation secrète, il est envoyé en octobre 1942 à l’État-major de la 5ème division à Toulouse.
En novembre 1942, l’armée d’armistice est dissoute et les troupes allemandes envahissent la zone libre ; promu commandant peu auparavant, Pommiès va garder sous les apparences d’une vie désormais civile, tous ses contacts militaires.
Devant l’impossibilité d’une entente avec les organisations civiles de Résistance, André Pommiès décide de créer et de mener au combat des unités soustraites à toute influence politique, dont la mission est purement militaire : chasser les Allemands de France. Dans le cadre de l’Organisation de Résistance de l’Armée (O.R.A.), il constitue clandestinement le corps franc « P ». Ainsi naît le 17 novembre 1942, quelques jours après l’Occupation de la zone libre, le corps-franc Pommiès connu sous le sigle CFP.
En février 1943, le CFP installe son PC et le centre de transmissions à Toulouse. Le même mois, André Pommiès devient le chef de l’ORA (Organisation de Résistance de l’Armée) à Toulouse.
Durant deux années, il mène une lutte acharnée contre l’occupant. A partir du 6 juin 1944, les maquisards sortent de l’ombre et livrent une guérilla intensive aux Allemands, s’emparant de plusieurs villes du Sud-Ouest. C’est ainsi que les hommes du C.F.P. vont livrer 9 combats importants, effectuer 102 harcèlements et attaques, et subir 20 encerclements de leurs maquis.
Mais les volontaires du corps franc, entraînés, disciplinés, et n’opérant que par petits détachements, échappent presque toujours à l’ennemi, limitant ainsi leurs pertes.
Devenus soldats de l’armée régulière, les volontaires du corps franc Pommiès reprennent le drapeau du régiment de Bayonne, le 49ème R.I., et continuent en menant d’intenses combats, leur avance courageuse, jusqu’à la victoire finale en Allemagne, le 8 mai 1945.
Le prix qu’ils ont payé est très lourd : plus de 3.000 blessés, 156 déportés, 573 morts et disparus, dont 260 dans la Résistance.
Le 7 septembre 1945, André Pommiès termine cette glorieuse aventure en défilant victorieusement à la tête de ses hommes du C.F.P. 49e R.I. dans Berlin, la capitale du Reich nazi vaincu.
De 1946 à 1947, André Pommiès commande l’Ecole des troupes aéroportées de Pau, puis le 4ème régiment de cuirassiers. Il intervient ensuite, comme auditeur, à l’Institut des hautes études de la Défense nationale. Puis, il assume divers commandements, dont celui de la subdivision de Pau.
De 1956 à 1958, il est en Algérie, où il reçoit la responsabilité du secteur de Tiaret. Il est ensuite adjoint au général qui commandait la 5ème D.B. en Allemagne, puis, est promu général de brigade. A sa demande, il quitte l’armée peu de temps après et s’installe à Pau avec sa famille.
André Pommiès meurt à Arbus, près de cette ville, le 16 septembre 1972.