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Disparition de Jean Laborde, héros de la Résistance

Disparition de Jean Laborde, héros de la Résistance

Héros discret de la Résistance dans le sud-ouest, Jean Laborde fut également maire et député d’Auch, mais aussi président du conseil général du Gers. Il est décédé à 99 ans, le mardi 18 janvier 2022.

Lire l’article de Daniel Hourquebie,  correspondant du Monde à Auch.

 

Ci-dessous, extrait de l’hommage funèbre rendu à Jean Laborde par le général Jacques Lasserre :

« Nous allons poursuivre cette évocation de Jean Laborde, rassemblés ici, suivant sa volonté, auprès de la tombe du colonel Parisot.
C’est pour rendre hommage à un homme d’exception ; un hommage qui prend aujourd’hui tout son sens, alors que l’actualité nous ramène au souvenir de l’invasion des Sudètes en 1938, puis de la Tchécoslovaquie, et nous renvoie aussi au manque de lucidité des politiques d’alors.
Or, Jean Laborde fut d’abord un homme lucide, un homme lucide car ce fut un Résistant de la première heure.
Un homme d’un courage héroïque aussi, qui pénètre en force dans Aire-sur-l’Adour tenu par les Allemands, alors qu’avec ses compagnons d’équipée il disait la veille au soir, découvrant le schéma de l’opération : « nous allons tous y laisser la peau ». Grièvement blessé, il ne quitte pas le Bataillon et reste sous les armes. Véritable héros de la Résistance donc, alors qu’étranger à toute hypocrisie, il a vu ce terme trop souvent galvaudé.
Et c’est dans l’action de la Résistance, qu’il fonde son engagement moral et politique, qui le verra toujours au service des autres, comme médecin et comme homme politique. Dès cette époque, il s’engage pour ses idées ; lucide encore et même visionnaire, il écrit en 1944, dans « La Gascogne libre », le journal du Bataillon de l’Armagnac :
« Ne vois-tu pas cette distance effrayante qui sépare un progrès scientifique chaque jour plus rapide, du progrès moral d’une humanité, emportée par la vie matérielle ».
C’est encore une fois une phrase qui a une résonance toute particulière aujourd’hui, 80 ans plus tard.
Profondément humaniste, il a été fidèle à un engagement politique de gauche, inconditionnel et sans calcul, lui qui me disait qu’être de gauche, c’est simplement avoir du cœur.
Son parcours exemplaire, et nous le connaissons tous, se termine ici.
Il méritait les plus grands honneurs, mais dans son immense modestie Il ne les a pas voulus, car il ne réclamait rien pour sa personne ; il voulait seulement servir, et il nous laisse par là un extraordinaire et magnifique exemple.
Mais, sans doute aussi, aurait-il accepté cette humble cérémonie, autour d’un dernier geste d’humilité que va accomplir sa famille. »