Les Mouvements unis de Résistance (MUR) sont une organisation française de résistance à l’occupation allemande et au régime de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale ; ils sont créés le 26 janvier 1943 par la fusion des trois grands mouvements non communistes de zone sud : « Combat » (Henri Frenay), « Franc-Tireur » (Jean-Pierre Lévy) et « Libération-Sud » (Emmanuel d’Astier de La Vigerie), qui avaient déjà créé un « Comité de coordination de zone sud », présidé par Jean Moulin, délégué du général de Gaulle en zone sud.
La France libre avait besoin de se faire reconnaître par la résistance intérieure et la résistance intérieure avait besoin de l’aide de la France libre.
En janvier 1942, de Gaulle a envoyé Jean Moulin en France avec pour mission d’unifier la résistance intérieure.
La formation d’une Armée secrète (AS) réunissant les forces militaires des mouvements de zone sud entre dans les missions de Jean Moulin. Elle aboutira à la formation des Mouvements Unis de Résistance (MUR). Sa mission a également pour objectif de séparer la branche militaire des mouvements de leur structure politique.
C’est au printemps 1943 que les mouvements de la zone Sud ont fusionné dans les MUR tandis que ceux de la zone Nord commencent à coordonner leur action.
Un Conseil national de la résistance ( CNR ) a été créé où siégeaient les représentants des mouvements des deux zones, des partis politiques et des syndicats et des courants de pensée.
Présidé par Jean Moulin puis après son arrestation en juin 1943, par Georges Bidault, le CNR a élaboré un programme qui a été adopté en mars 1944.
Ce programme fixait les conditions de la lutte immédiate pour la libération du territoire français et les mesures à appliquer après la Libération pour rétablir la légalité républicaine et promouvoir de profondes réformes sur le plan économique et social.
En décembre 1943, les MUR s’élargissent en intégrant trois mouvements de zone nord : « Défense de la France », « Résistance » et « Lorraine » et en devenant le Mouvement de libération nationale (MLN).
Le but de ces fusions est d’accroître l’efficacité notamment dans les domaines de l’action politique insurrectionnelle, de la prise de pouvoir et des actions de masse, alors que la zone sud (au départ « non occupée ») a été envahie par l’armée allemande en novembre 1942 et que Jean Moulin a pour objectif une unification plus générale de la Résistance sous l’égide de la France libre. En mai 1943, il réussit à constituer le Conseil national de la Résistance, qui réunit mouvements de Résistance, partis politiques et syndicats et dans lequel les MUR ont trois représentants, un pour chacun des mouvements constitutifs.
La vie politique française allaient être durablement marquée par l’héritage de la résistance, et dans l’immédiat, le programme du CNR s’est en partie concrétisé avec l’instauration du vote des femmes, la nationalisation des secteurs clés de l’économie et la création de la Sécurité sociale.
Dans le Gers l’ A.S, émanation paramilitaire des MUR, s’incarne dans la figure de Gabriel Termignon, membre du mouvement « Combat ». Ce mouvement est dominant au sein des MUR par rapport aux deux autres : « Franc Tireur » et « Libération-sud ». Si l’AS dispose d’agents de liaison, de recrues potentielles en provenance de chacun des trois mouvements, elle manque néanmoins de cadres et d’armes.
L’occupation totale du territoire français (dès le 11 novembre 1942) et l’instauration du S.T.O obligent tous les acteurs à réagir. Des chantiers forestiers sous encadrement militaire ( comme ceux chapeautés par le 2eme Dragons) seront le prélude à la formation des maquis.
Vers février 1943, le capitaine de Neuchèze (O.R.A) entre en contact avec « Combat » et Termignon (A.S) devient son adjoint. La coopération entre les deux branches armées va durer jusqu’en septembre 1943. Puis, divers évènements vont contribuer à mettre un terme à cette association. Des arrestations, des cadres « grillés », des accidents (comme celui, mortel, de Louis Dalès, responsable de l’A.S pour tout l’ouest gersois). Mais aussi des directives régionales et la fragilité des positions attentistes de certains face aux événements vont conduire, finalement à l’ intégration de l’ AS au sein des FFI en février 1944.
La formation la plus représentative de l’ A.S dans le Gers est le Bataillon de l’ Armagnac.
Biblio : J. Fitan et P. Léoutre, Le Gers en Résistance1940-1945, éditions BOD, 2020.
1943, année du rassemblement, brochure ONAC de la Commission départementale pour l’ information historique et la paix.
J. Lasserre, Le Bataillon de l’ Armagnac, Privat, 2018.