Hauts Lieux de Mémoire du Gers

Retour Retour à la carte

Les acteurs

Schlesser Guy

Schlesser Guy

Les acteurs

Schlesser Guy

L'histoire Médias

Guy Schlesser (1896 – 1970) est un militaire Saint-Cyrien engagé volontaire à 18 ans pendant la première guerre mondiale, puis militaire de carrière. Ancien officier des services du renseignement militaire, il combat sur le front lors de l’invasion allemande de 1940.
Après l’armistice, il prend le commandement du 2 ème Dragons basé à Auch dont il est alors le Colonel. Jusqu’en novembre 1942 il supervise clandestinement le camouflage du matériel militaire. Puis, après l’occupation totale du territoire par les Allemands, il fuit vers l’Afrique du Nord.
A la Libération, nommé général, il commande la 5 ème DB avec laquelle il traverse l’Allemagne jusqu’au Danube.

L'histoire

Militaire et homme du renseignement

Lorsqu’il prend le commandement du 2eme Dragon à Auch, le colonel Schlesser, a déjà une grande expérience de la guerre mais, également, du renseignement. Il a en effet travaillé pour l’état-major avant la guerre où il était chargé de questions relatives au renseignement militaire et au contre-espionnage. C’est donc tout naturellement que, dès son installation à la caserne d’Auch, il entreprend avec ses hommes de travailler au camouflage du matériel militaire qui peut être soustrait à l’attention de l’occupant.

 

Schlesser à la tête de ses troupes

Opération camouflage

Le colonel Schlesser confie la responsabilité de l’opération camouflage au capitaine d’Ornans. L’armement qui va être dissimulé provient des départements voisins, Hautes-Pyrénées et Lot-et-Garonne. Il peut s’agir d’armes légères comme d’automitrailleuses Panhard et Peugeot 202 ou de canons de 25 mm.
Au début, seuls les officiers sont admis dans ce genre de « sorties ». On y retrouve presque toujours le capitaine Robert de Neuchèze (il jouera deux ans plus tard un rôle de premier plan dans la Résistance gersoise) de même que le lieutenant Maître, officier adjoint, les lieutenants Allard et Miler.

Portrait de Robert de Neuchèze
Robert de Neuchèze

Des sous-officiers absolument sûrs sont par la suite intégrés aux équipes de camouflage : Gambier, Gosselin, Lenfant, Le Pape, Sarrau et même certains personnels civils employés à la réparation du matériel automobile. Ces entreprises se font toujours de nuit, les hommes sont en « bleu de chauffe » sans insigne de grade. Puis le matériel, transporté dans des camions à immatriculation civile, est déposé de préférence dans les grands domaines où la place ne manque pas. Il s’agit de châteaux, ou de leurs vastes dépendances, des environs d’Auch. Les armes sont dissimulées sous les combles, dans les caves, dans les granges où elles sont recouvertes de paille.

1942, le grand virage

Le 11 Novembre 1942, suite au débarquement des Alliés en Afrique du Nord, jusque là contrôlée par la France de Vichy et du Maréchal Pétain, les troupes allemandes franchissent la ligne de démarcation et occupent dès lors tout le territoire. L’armée française dite « armée d’armistice » est en quelque sorte démantelée. Le régiment du deuxième Dragon doit rendre les armes et quitter son casernement.
Les militaires français du colonel Schlesser sont les moins surpris : entre Aire-sur-Adour et Mont-de-Marsan le colonel a placé des agents le long de la ligne de démarcation de sorte qu’il a pu prévenir, tôt le matin, la région militaire de Toulouse de l’envahissement de la zone libre.
Selon le témoignage du futur adjoint du commandant Parisot, l’adjudant et futur capitaine Moreau, Schlesser, de façon plus ou moins directe, va encourager ses hommes à la Résistance.

L’étendard du 2 ème Dragon

L’adieu et l’évasion

À Auch, la dissolution du 2e régiment de dragons donne lieu, dans la nuit du 29 au 30 novembre, au quartier Espagne, à une cérémonie émouvante : les adieux à l’étendard. Le colonel Schlesser exhorte ses hommes à se « regrouper demain à l’appel de la Patrie », allusion évidente à la reprise des combats. De fait, on verra bientôt les anciens dragons, soit se constituer en maquis forestiers, soit franchir clandestinement la frontière espagnole et rejoindre l’Afrique du Nord, à l’instar de leur chef de corps. Ils vont aussi fournir, en raison de leur formation militaire, des cadres à l’Armée secrète ou constituer l’ossature des unités de l’ORA-Corps franc Pommiès.

La séparation du colonel Schlesser avec ses hommes donne lieu à un adieu solennel qui frappera les mémoires. Ce récit du discours d’adieu du Colonel Schlesser à ses hommes est relaté par Daniel Devilliers en 1951 dans « l’Etendard évadé » aux éditions Berger-Levrault (voir histoire détaillée).

Évasion et retour aux armes

Le premier à passer en Espagne sera le colonel Schlesser le chef de corps du 2e Dragons dissous, accompagné du commandant Sauzey. En janvier1943, malgré les dures conditions climatiques, ils s’engagent dans la forêt d’Iraty. Une soixantaine de dragons suivront, à l’appel de leur hiérarchie, avec des fortunes diverses.
L’étendard du deuxième Dragon, lui, va s’évader aussi grâce au capitaine Robert de Neuchèze qui rejoindra aussi l’Afrique du Nord.

Le colonel Schlesser devenu général

Puis, après les deux débarquements Alliés de la Libération, Schlesser, de Neuchèze et l’étendard réapparaissent pour engager à nouveau le combat.
A la tête de la 5 ème division blindée, le colonel Sclesser, bientôt nommé général, va entrer en Libérateur dans Colmar, la ville d’où il est originaire.
Il termine la guerre en vainqueur après être entré en Allemagne et avoir mené ses hommes jusqu’au Danube

Nommé à la tête du 1er corps d’armée et de la zone sud de l’Allemagne occupée par les troupes françaises en 1951, le Guy Schlesser est élevé au rang de général de corps d’armée lorsqu’il prend sa retraite en 1956 .
Guy Schlesser s’éteint à Paris en 1970 à l’âge de 74 ans.

 

Pictogramme lire histoire Consultez l'histoire détaillée Pictogramme section lire la suite