Louis Villanova (25 avril 1890 – 17 avril 1978) fait partie des premiers résistants dans le département du Gers. Avec Fernand Mauroux, Ernest Vila, Jean Bourrec et Georges Daubèze il constitue dès 1940 le premier noyau de résistance à Auch et dans le Gers. Militaire de carrière, il est chargé dans la Résistance locale des questions militaires.
Louis Villanova est né à Auch, d’un père terrassier, issu de l’immigration espagnole.
Combattant de la guerre 1914-1918, il devient militaire de carrière et sert dans les colonies.
À son retour, avec le grade de lieutenant, il est nommé chef du Service départemental de la préparation militaire élémentaire.
Quand la guerre éclate en 1939, il a formé entre 400 et 500 jeunes avant leur incorporation dans l’Armée.
Il est lui-même démobilisé le 17 juillet 1940 mais reste agent militaire, affecté au bureau liquidateur de la Cavalerie à Auch, fonction dont il est relevé le 29 décembre 1942 en raison de son appartenance au Grand Orient de France.
Toutefois, il n’a pas attendu sa révocation pour rejoindre la Résistance. Par l’entremise de son voisin et ami le vétérinaire Georges Daubèze, il rentre dans le premier noyau auscitain de la Résistance. Ainsi, il fait partie des conjurés qui, dans la nuit du 25 au 26 juillet 1941, la veille de la venue à Auch du général Laure, bras droit du Maréchal et directeur de la Légion française des combattants, ont tracé au goudron les « V » de la victoire sur son parcours. Ceux-là encore qui s’apprêtent à recevoir un parachutage qui ne vient pas en novembre 1941, mais aboutit à l’arrestation de Daubèze par la Surveillance du territoire.
En sa qualité d’officier de réserve, Villanova est désigné par ses camarades pour s’occuper des questions militaires. Il doit constituer des groupes, les sizaines, destinés à former l’Armée Secrète. (AS). Il prend ses ordres à Toulouse auprès des dirigeants régionaux. Ses liaisons s’effectuent par « courriers » qu’il reçoit à son domicile, 4 rue Turgot, et parfois héberge, comme d’autres agents de la Résistance.
Dans le département, pour jeter les bases d’une armée clandestine, il dispose d’agents qui doivent lui rendre compte. L’un d’eux se fait prendre par les Allemands, sans grand dommage heureusement. Au moment de la séparation de l’ ORA et de l’AS dont il a été un des artisans, dans la nouvelle composition des MUR, il est confirmé dans son rôle de chef de l’AS sous le pseudo de « Videau », assisté de Termignon « Thierry », chef militaire, et de Baurens « Béraud » pour l’ouest du département.
La Libération approchant, il est chargé d’assurer la protection de la Préfecture avec le nouveau préfet Dechristé. Il est ensuite major de garnison jusqu’à sa nouvelle démobilisation, le 1er août 1945. Louis Villanova est décédé le 17 avril 1978 à Auch. Chevalier de la Légion d’Honneur en 1935, il avait été, après-guerre, promu Officier dans l’Ordre.
(D’après Guy Labédan)