Jean Bourrec (18mars 1910 – 19 février 1982), professeur adjoint au lycée de Auch, fait partie des premiers résistants dans le département du Gers. Avec Fernand Mauroux, Ernest Vila, Georges Daubèze ou Louis Villanova il constitue dès Novembre 1940 le premier noyau de résistance à Auch et dans le Gers. Il devient plus tard secrétaire général des M.U.R (Mouvements Unis de la Résistance). Arrêté et déporté il est libéré en Mai 1945.
Jean Bourrec est issu d’un milieu enseignant. Lui- même devient professeur adjoint au Lycée d’Auch. Il fait partie du noyau auscitain qui se réunit dans les semaines qui suivent la défaite et qui refuse la situation imposée par l’armistice. Contacté par Ernest Vila pour faire partie du mouvement de Résistance qui se crée à Auch fin juin 1941. Il s’agit alors, pour l’essentiel, de diffuser la feuille clandestine de « Liberté » et de faire des adeptes dans la ville. Jean Bourrec se montre déjà très actif, étant d’ailleurs le plus jeune de l’équipe. La Résistance tenant à se manifester lors de la venue du général Laure à Auch, le 26juillet 1941, il est décidé de tracer au coaltar des «V» surmontés de la Croix de Lorraine sur les balises des Ponts et Chaussées. Bourrec prend à son compte la sortie de la ville vers Tarbes et exécute seul les graffitis. En novembre de la même année, il appartient au petit groupe chargé de réceptionner un parachutage à Saint-Jean-Le-Comtal mais qui ne se produit pas. En mars 1942, il est nommé professeur à Lille (Nord) où il reste jusqu’en décembre tout en exerçant une activité dans le réseau polonais d’évasion F2. De retour à Auch, il va mettre toute son énergie à rassembler les différents mouvements de Résistance qui ont vu le jour dans le Gers, à l’instar des Mouvements Unis de la Résistance (M.U.R.) créés par Jean Moulin au plan national. Il a pour cela de nombreux rendez-vous avec les divers responsables. Le chef des M.U.R. Ernest Vila étant passé dans la clandestinité, c’est Jean Bourrec, sous le pseudo de « Barrère », en sa qualité de secrétaire général des Mouvements Unis, qui assure toutes les tâches au chef-lieu : liaisons avec le Centre Régional de Toulouse, avec les délégués cantonaux, réception des agents en mission, courrier, rédaction des tracts à caractère local et leur duplication, fausses cartes d’identité, règlement des petits litiges, etc. Par deux fois, il refuse la proposition du Centre de Toulouse qui désire lui confier des responsabilités au plan régional. Malgré les précautions prises, son activité débordante n’échappe à personne. Avec d’autres résistants auscitains, il est arrêté à son domicile, 75 rue de Metz, dans la matinée du 10 mars 1944 par la Gestapo et conduit à la prison Saint Michel à Toulouse. Il est déporté en Allemagne le 15mai suivant où il connaît les camps de Buchenwald et de Dora. Il est libéré le 2 mai 1945 mais très amoindri physiquement. Jean Bourrec retrouve ses fonctions de professeur adjoint, est nommé au Lycée Louis Le Grand à Paris dont il va devenir le bibliothécaire. Il passe sa retraite à Auch et garde des contacts étroits avec ses anciens camarades de déportation.
Source: Guy Labédan