Enzo Lorenzi (30 avril 1923 – 6 février 1993) est un résistant membre des FTP-MOI. Né en Italie, il est membre des jeunesses communistes dès 1939. En 1943, réfractaire au STO, il rentre en Résistance. Bientôt en relation avec la 35eme Brigade FTP-MOI de Toulouse, il participe a de nombreuses actions de choc dont, notamment, l’exécution du procureur collaborationniste Lespinasse.
En juin 1944 il figure, sous le nom de « Robert le blond », au nombre des hommes du maquis de Castelnau-sur-l’Auvignon qui vont livrer bataille autour de « Hilaire ».
Fils de Fiore Lorenzi, Enzo arriva à Argenteuil en 1931 et apprit très rapidement le Français à l’école primaire. Il arrive en 1933 à Agen (Lot-et-Garonne) et il est naturalisé cette même année. Bon élève, il obtient un CAP d’ajusteur-mécanicien et, à dix huit ans, il entre à l’usine d’aviation Dewoitine à Toulouse. Il adhère alors aux jeunesses communistes en 1939.
La guerre survient et en 1942, Enzo participe à plusieurs actions menées par le PC contre des fascistes italiens.
En 1943, réfractaire au STO, il constitue un maquis avec d’autres jeunes d’origine italienne près de Castelculier chez Enzo Godeas. A partir de septembre sur ordre des dirigeants FTPF, il rejoint la 35e brigade MOI-FTPF à Toulouse avec son ami Godéas. Ce Mouvement Ouvrier Immigré était, avant la guerre, en quelque sorte le syndicat des travailleurs immigrés et ensuite, au moment de l’Occupation c’est devenu le vivier de recrutement d’un grand nombre de jeunes gens et de jeunes filles qui souhaitaient agir. Ce groupe qui dépendait des FTP, Francs-Tireurs et Partisans, s’est engagé immédiatement dans la voie de la guérilla urbaine.
Les actions sont d’abord des actions de sabotage. L’équipe d’Enzo Lorenzi fait régulièrement sauter les pylônes électriques des usines Latécoère qui alimentent les usines d’aviation. A la garde Matabiau, ils sabotent sur les wagons les avions qui partent en Allemagne après avoir été réparés ou remis en état, aux usines Latécoère. Une autre fois ils font sauter le central téléphonique allemand de Toulouse.
Le 10 Octobre 1943, Enzo Lorenzi abat le procureur collaborationniste Pierre Lespinasse lequel avait fait condamner à mort le chef de la 35eme brigade, Marcel Langer quelques semaines auparavant.
Mais la répression de la police française et de la police allemande est féroce. Et, en avril 1944, Enzo Lorenzi échappe de peu à une arrestation dans la rue, au cours de laquelle on lui tire dessus. Le 30 avril 1944, il est obligé de quitter Toulouse et de regagner le Lot-et-Garonne. Il crée alors un détachement de la 35e brigade à la limite du Gers et du Lot-et-Garonne et prend le pseudonyme de « Robert Le blond ».
Ce groupe militaire rejoint le maquis de l’agent du SOE anglais « Hilaire » à Castelnau-sur-l’Auvignon. Le 21 Juin 1944 ces hommes participent à la défense du village lors d’un assaut des troupes nazies.
Enzo Lorenzi participe ensuite à la libération d’Agen et poursuit le combat jusqu’à la Pointe de Grave.
Titulaire de la Légion d’honneur et de la croix de guerre avec palmes Enzo Lorenzi revient à la vie civile comme chauffeur dans une entreprise frigorifique avant de créer en 1959 sa propre entreprise de frigoriste qu’il dirigea jusqu’à sa retraite.
Il se marie en 1947 avec Carmen Terrade, elle même issue d’une famille de résistants.