Hauts Lieux de Mémoire du Gers

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Les acteurs

Daguzan Jeanne

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Daguzan Jeanne

L'histoire Médias

Jeanne Daguzan ( 27 juillet 1909 – 17 juin 2004) est une résistante auscitaine qui participa à diverses actions clandestines avec son mari Marcel.  Elle contribue notamment à l’impression et à la diffusion, à Auch,  du premier exemplaire du chant des Partisans en Septembre 1943. Arrêtée et déportée début 1944, elle survit aux camps de concentration et retrouve sa famille en Mai 1945.
(Voir : Les femmes dans la Résistance. ANACR 32, 2017)

L'histoire

Jeanne et Marcel, un couple de Résistants

Jeanne Abadie, épouse Daguzan vient d’avoir 30 ans au moment où éclate la Seconde guerre mondiale. Rapidement, elle se trouve engagée dans l’action résistante par l’intermédiaire de son mari Marcel, militant de Libération-Sud. Dès le début de l’année 1942, le domicile des Daguzan au 39, route du Garros sert de boîte à lettres aux agents du mouvement Libération-Sud. Plus tard, à mi-année 1943, ils accueillent et hébergent les membres de la Section Atterrissages et Parachutages, lesquels sillonnent le département et font escale à Auch.
De mai-juin 1943 jusqu’à octobre de la même année ce sont deux opérateurs radio qui émettent depuis l’habitation des Daguzan en direction de Londres. Malgré des séjours qui ne dépassent pas deux jours pour les opérateurs, pour les transmissions et des émissions, le danger est permanent.

Le Chant des Partisans

Pour sa part, Madame Daguzan participe à titre bénévole à la confection du journal clandestin « Libération », à l’imprimerie Moderne, rue Lamartine à Auch.  Elle ne le sait pas encore, mais elle va contribuer à la naissance d’un symbole historique de la Résistance et d’une œuvre qui va marquer le monde entier. En effet, c’est là, à l’imprimerie Moderne, le 25 septembre 1943, que paraît pour la première fois,  « Le chant des Partisans » écrit par Joseph Kessel et Maurice Druon. Un texte de ralliement qui va devenir célèbre à jamais.

Le calvaire de Jeanne

Mais peu après cette première impression, le dimanche 28 novembre 1943 au matin, les policiers allemands sont à la recherche de son mari et se portent au 39, route du Garros au domicile des époux Daguzan. Marcel Daguzan est absent et la maison est perquisitionnée. Selon le commissaire des Renseignements généraux les policiers découvrent plusieurs revolvers et mitraillettes avec leurs munitions. Jeanne Daguzan est arrêtée sur le champ et enfermée dans les locaux de la Feldgendarmerie, rue du Sénéchal à Auch, où elle reste quelque temps.  Marcel Daguzan, lui, rentre dans la clandestinité et continue le combat jusqu’à la Libération dans divers mouvements armés. Le calvaire de Jeanne Daguzan, lui, continue à la prison Saint-Michel de Toulouse. Il se poursuit au camp de Compiègne avant la déportation en Allemagne, à Ravensbrück (du 3 mars à juin 1944) à Limeur près de Hanovre (jusqu’en avril 1945) et à Bergen Belsen où le 15 avril 1945 elle est libérée par la 1er armée anglaise. Elle reviendra à Auch, le 26 mai, en train spécial jusqu’à Toulouse où une voiture de la préfecture vient la chercher. Meurtrie dans sa chair par les privations et les sévices subis elle retrouvera néanmoins ses deux enfants et son mari qui a combattu dans l’armée régulière jusqu’au 30 avril 1945.
Jeanne Daguzan s’est vue attribuer les décorations suivantes : Officier de la Légion d’honneur, médaille militaire, médaille de « la France libérée, médailles commémoratives. Son costume de déportée figure au Musée de la Résistance de Auch.

(D’après Jacques Fitan / Sources : archives privées de Jean Daguzan et Guy Labédan)