Hauts Lieux de Mémoire du Gers

Création de la Zone Occupée et de la Zone « Libre » (22 Juin 1940)

L'histoire complète

Création de la Zone Occupée et de la Zone « Libre » (22 Juin 1940)

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En France, dès la signature de l’Armistice en Juin 1940 et jusqu’à la fin de 1942, on ne peut plus circuler librement de la Zone Nord à la Zone Sud. Si l’on est dans la Zone Nord, on est sous le contrôle des allemands. C’est la zone occupée. De l’autre côté de la ligne de démarcation, on est dans la Zone Sud, sous le contrôle de l’administration de « Vichy ». Il est difficile, voire impossible de circuler d’une zone à l’autre, à moins d’avoir de bonnes raisons et, surtout, des papiers et des autorisations spéciales en règle.  En zone nord, l’occupant organise le pillage de la France. Le blé, le charbon et d’autres ressources agricoles et minières partent en Allemagne. Il y a même des usines qui sont démontées pour être remontées de l’autre côté du Rhin. L’Alsace-Lorraine redevient une province allemande. Les restrictions et les pénuries que connaissent les Français sont la conséquence du pillage allemand. Au fil des mois, il sera de plus en plus difficile de trouver du charbon, du blé, du cuir…

Le maréchal Pétain s’est installé à Vichy en zone libre. La ligne de démarcation, qui sépare les deux zones, est très contrôlée par les Allemands. C’est une véritable frontière intérieure qui empêche la libre circulation du courrier, des marchandises et des personnes. Il est impossible de la franchir sans un ausweis, un laissez-passer qui est accordé par l’administration allemande, mais seulement à certaines conditions : pour aller travailler ou pour des raisons familiales comme une naissance, un mariage ou un décès…. Le 11 novembre 1942, l’armée allemande envahit la zone Sud et la ligne de démarcation disparaît en mars 1943. La France est alors entièrement occupée par l’armée allemande.

La décision de construire un mur le long des côtes de l’Europe de l’Ouest a été prise par Hitler en 1942. En vérité, le Mur de l’Atlantique n’est pas un mur continu allant de la Norvège à la frontière espagnole. C’est plutôt une succession de secteurs fortifiés : batteries d’artillerie armées de puissants canons, radars, obstacles de béton et d’acier sur les plages… A partir de 1943, Hitler ordonne au maréchal Rommel d’accélérer les travaux en renforçant en priorité les fortifications des grands ports qui deviennent de véritables forteresses.
La zone interdite a été délimitée le long des côtes afin d’empêcher l’accès aux Mur de l’Atlantique. Seuls les habitants de cette zone sont autorisés à y aller avec des autorisations spéciales comme des permis de pêche ou des permis de circuler.
A la veille du Débarquement de Normandie, le Mur de l’Atlantique n’est pas terminé. La Normandie est loin d’être le secteur le plus fortifié. Les grosses batteries d’artillerie sont surtout installées dans le nord de la France, là où les côtes anglaises sont les plus proches et où les Allemands attendent le Débarquement.

Cartes et tickets de rationnement

Conséquence directe de l’occupation allemande et de l’arrêt des échanges commerciaux, la France connaît, dès 1941, une période de pénurie qui va déboucher sur la mise en circulation de cartes de rationnement. La première carte, mise en place le 1er juillet 1941, concerne les produits textiles. La seconde, un mois plus tard, s’intéresse au tabac. L’alimentation suivra. 
Dès la fin 41, tous les biens de consommation ne pourront être acquis qu’en échange de tickets attribués aux citoyens en fonction de la catégorie à laquelle ils appartiennent (de E, les nouveau-nés, à V, les vieillards, sans oublier les jeunes, J, ni les adultes, A…). 
Ces tickets n’exonéraient pas les citoyens de payer les produits en espèces sonnantes et trébuchantes. Leur généralisation visait à une répartition équitable des produits entre tous. 
Dans l’impossibilité de consommer sans carte de rationnement, les clandestins doivent parvenir à s’en munir. Ces cartes vierges volées dans les mairies doivent être remplies et tamponnées. Là commence le travail des faussaires.

La ligne de démarcation a été supprimée le 1er mars 1943, trois mois après l’invasion de la zone sud par les troupes allemandes.